Lilith

BG – guitare acoustique, harmonica
+ The Band:
Jim Weider - guitare électrique
Garth Hudson - Hammond B-3
Randy Ciarlante - batterie
Rick Danko - basse
+
Harvey Brooks - basse
Ben Kay - piano

Chansons – Boris Grebenshikov
Arrangements – BG, B.Kay at The Band
Enregistré à Woodstock

«Sur la route de Damas» - dédié à la mémoire de Georgy Zyablitsev.

Une autre version de l’album a été sortie aux Etats Unis par son producteur Dmitri Strizhov. Cette version diffère de celle «canonique» par son mastering et partiellement par son contenu. Les chansons y sont proposées dans un autre ordre et la chanson «Capitaine des Neiges Blanches» est remplacée par «Le dernier jour du mois d’août» qui n’est pas incluse dans la version russe.

 

1. Si tu n'étais pas là
2. De Kalinine vers Tver
3. Daria, Daria
4. Les marais de Neva
5. De son côté à elle
6. L’ombre
7. Là où la Lune se lève
8. Mon ami médecin
9. Une pauvre feintise de l’amour
10. Mauvais sort
11. Certains se marient (et d’autres – comme ça)
12. Capitaine Neige Blanche
13. Sur le chemin de Damas
14. 4D (Le dernier jour du mois d’août)

 

Si tu n'étais pas là

Quand la lune a le visage de ma propre conscience,
Quand ma vérité est si banale que j'en suis malade,
Je changerais en spiritueux tout ce qui est spirituel,
J'irais à la dérive pour plonger dans l'alcool, si tu n'étais pas là.

Quand les calices du testament débordent d'une soif de jihad,
Et Moise avec une pompe à incendie arrose tout le patelin,
Et une effigie de gymnaste est gravée sur chaque balle,
Je serais déjà devenu athéiste , si tu n'étais pas là.

À notre époque où posséder des ailes signifie chuter,
Dans cette ville des cœurs énervés et des yeux verouillés,
Tu es la seule qui sache que le dieu vit en pauvreté,
Tu te rappelles qu'il n'y a pas d'avenir, que le présent est tout ce qui y est.

Quand ce chantier naval ne produit que des "Titanics",
Les matelots sont des ours et les capitaines - des clowns ambulants,
Quand la destination c'est "nulle part", je descends et je marche sur l'eau
Mais je n'irais pas loin, si tu n'étais pas là.

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De Kalinine vers Tver
(le lecteur devrait savoir qu'il s'agit des différents noms de la même ville - ndt)

Je suis entré ici à l'aide d'une porte,
Je suis venu ici à l'aide des pieds,
Je suis venu admirer encore une fois
La perfection des lignes ferroviaires
Tu te souviens de notre passé étrange,
Où chacun bougeait comme il voulait, et maintenant
Une locomotive, tel un messie, nous emporte en vitesse
De Kalinine vers Tver, en avant.

La serveuse est simplette comme Joconde,
Et sa bibine est plus douce que le miel,
Elle est responsable pour la qualité des rails
Et pour qu'il n'y ait pas d'accidents mortels.
Entre nous - je l'ai connue il y a longtemps,
Une bête féroce se réposait à ses flancs,
Et maintenant elle fait des lits douillets pour aller
De Kalinine vers Tver, en avant.

Le conducteur fait péter Vivaldi
Et vers les cimes d'arbres la musique s'élève.
Dans le tender bleu-doré on trouve, au lieu du charbon,
Des âmes des demoiselles de Tourgueniev.
Tout blindé, avec ses tonnes d'acier qui l'encadrent,
Et béni (vérifiez-le si vous êtes méfiants),
Ce train s'élance comme un titre d'apôtre,
De Kalinine vers Tver, en avant.

Ne t'occupe pas de mes paroles confuses
Ni de mon accoutrement,
Je suis venu pour offrir du plaisir
Mais aussi pour tenir mon serment.
Si tout va bien, alors je laisse aller les choses,
Mais je serai le seul à assurer un dégagement
Si jamais tu te demandes pourquoi on fonce comme des fous
De Kalinine vers Tver, en avant.

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Daria, Daria

Daria, Daria, dans cette ville quelque chose a l'air de brûler:
Un météorite, ou les âmes immaculés.
Mais que ça brûle, tant que je chante,
Et surtout ne demande pas qu'est-ce qui me tente.
Celui qui parle ne sait rien, Daria, et celui qui sait ne va pas parler.

Van Gogh est mort, Daria, et moi, j'attends encore mon tour,
Il n'y a donc pas de raison, Daria, Daria, de portraiturer ma figure,
Tu peux arriver à une ressemblance idéale
Ou à une cochonnerie phénoménale,
Tu te dessineras toi-même, car je ne suis pas sur cette peinture.

Le dieu dit à Lazare: je besoin de quelqu'un de vivant, je crois,
Le seigneur dit a Lazare: hé, réveille-toi, lève ta voix!
Mais Lazare lui répond - de tout ça, je m'en fous,
Ce n'est pas une vie mais un cirque Marabout,
Et au lieu de faire le guignol chez eux, tu ferais mieux de bouger avec moi!

Tiens, les cheminées ne fument pas, et les entrées sont cachetées.
La fumée ne sort d'aucune cheminée, et chaque entrée est cachetée.
Chacun ici s'est emparé d'une porte blindée
Et reste chez soi tout désorienté:
Chacun a son alibi mais personne ne sait à qui le présenter.

Et de l'autre côté de la solitude, je t'adresse ma chanson,
Mais autant que je chante, je retourne ces fleuves à rebours.
Je ne me souviens pas de ton patronyme ni de ton échelon,
Mais tu sais, quelque chose en toi fait briller ce poulailler plein d'ordures!

Merci, Daria, je m'en vais, il est temps,
Daria, Daria, quelqu'un nous attend plus loin sur ce chemin,
Tes dieux m'ont vraiment bien égayé,
Mais je sens l'herbe qui pousse sous les pieds.
Adieu et pardon, Daria, on a partagé tout ce qu'on avait en commun.

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Les marais de Neva

Mes tendons sont des câbles, mon cœur est un diesel,
Ma mémoire est de la glace, mon sang – c'est du miel,
Mais c'est dans ces herbes grises que je dois rester vivant,
Dans des ténèbres enivrés, sur les marais de Neva.

Les maisons ne sont que des façades, et les mots sont du fard,
Une trace d'une étoile brûlée, ce fameux boulevard,
Je voulais être soleil, mais devenu une ombre sur un mur,
Je porte un cadavre non absous qui m'a grimpé sur l’ensellure.

Et, depuis, je vois que nous sommes comme des écroués,
Et des branches de sapin, en silence, les âmes des soldats tués
Nous observent danser, sous les cierges, notre valse folle,
Chacun, des cendres dans la main et un cadavre sur les épaules.

Jusqu’au jour du pardon, dieu sait si j’y arriverai…
J’ai réussi à partir, je partirai et reviendrai,
J’apporterai ce mot, la clé de l’azur divin,
Pour rendre la liberté aux prisonniers du sommeil sur les marais de Neva.

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De son côté à elle

Ça s’est passé à Kazan, et ça s’est très mal fini,
Bien que ses navires aient hissé leurs voiles de pierres précieuses,
Son pays et son époque se sacrifiaient pour lui,
Mais elle portait une robe en soie, elle était beaucoup plus vigoureuse.

Le matin, rien n’annonçait une telle situation :
Certains fêtaient Pâques, d’autres s’adonnaient à la magie noire,
Et Volga coulait calmement, coulait selon sa destination,
Et les armées de chérubins regardaient le destin devenir l’histoire.

A la cathédrale, les piétons n’y avaient même pas l’accès,
Entre tous ces vodka-martinis, fourrures et perles sur le parvis,
Mais ceux qui savent, savaient qu’à l’arrivée du convoi de la fiancée
Il est mieux de ne pas s’approcher si l’on tient à sa vie.

Quand le prêtre est apparu, il ne savait pas que faire –
Enduire tous de la myrrhe, ou sur l’autel dégueuler ;
Le jeune mari se retenait, tout en étant plus pâle qu’un suaire ;
Et les invités, s’ils ne méritaient pas l’échafaud, méritaient d’être empalés.

Et personne ne se rappelle cette histoire,
Ceux qui se la rappellent sont partis dans le feu, ou dans le ciel,
Les puissants sont puissants parce qu’ils savent où réside le pouvoir…
Le pouvoir réside de son côté à elle.

Il paraît que le vent soufflait – il soufflait avec une chaleur démente,
Il paraît que les pierres pleuraient quand le fil de vie se déchirait,
Il paraît aussi qu’il ne faut pas extorquer ce qui est offert gratuitement,
Et que plus tu t’écrases contre l’eau, moins y aura de souci pour t’enterrer.

Il était le seul à survivre, il est sorti par les contours de la porte,
Il est monté sur la tour, il est sorti par la fenêtre,
Et il a fait trois pas… Il n’est pas tombé par terre, mais vers le ciel.
Et elle l’a pris dans ses bras – car ils étaient un seul et même être…

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L’ombre

Où est-ce que je t’ai connu ? Je serais content de le savoir.
A-t-on vécu ensemble, ou je t’ai juste vu quelque part ?
Ou dans la vie antérieure, sur une clairière oubliée d’une forêt,
Ou c’étais toi, derrière la vitre fumée de cette voiture garée ?

Rappelle-moi, où s’est-on vus: je ne compte plus sur ma mémoire,
Tu es venu parler affaires, ou tu passes comme ça pour me voir ?
Dis-moi, qu’est-ce qu’on a en commun, dis-moi au moins un "oui" ou un "non",
Mais d'abord, dis-moi, pourquoi il est si difficile de sortir de l'ombre maintenant?

Tu peux me considérer comme un Jean-sans-mémoire, et tu peux me traiter de lâche,
Mais pourquoi tu as mis cette tenue, et qu'est-ce qu'il a, ton visage?
Et si tu es mon ange, pourquoi boire cette bibine saugrenue?
Et si tu es encore ici, dis-moi - où est-ce que je t’ai connu ?

Je me souviens des jours quand chacun pouvait être le premier,
Et nos chaînes se rompaient toutes seules, j'avais l'impression.
Je viens ici pour boire du vin et essayer de me calmer,
En oubliant pour une seconde que pour avoir de la lumière, nous devons être sous tension.

Il fait si froid ici, dans ce genre de lieux c'est d'usage?
Pourquoi tu m'embrasses? Et qu'est-ce que tous ces soldats embusqués envisagent?
Et si tu es payé pour ça, dis-le-moi, je veux comprendre tes motifs,
Mais si tu viens pour me libérer, merci, ce n'est plus du tout impératif.

Je suis dans une obscurité qui me donne tout ce que je peux désirer.
J'ai été coupable si longtemps que je n'ai plus aucune raison de respirer.
Et chaque fois est la dernière fois, et chaque fois je le sais – ça y est;
Mais en te voyant je me rappelle ce que je ne pensais même pas avoir oublié.

Mon cœur n'est pas ici, alors, descendez les voiles des bateaux!
On naviguait sur une mer décorative, mais voilà de la colle et du carton.
Mais une porte s'est ouverte quelque part, une clé remue une serrure fermée,
Et je me suis rappelé où je t'ai connu, et nous sommes quittes désormais.

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Là où la Lune se lève

Si la nuit devient un tunnel, et le jour devient un abrasif,
Si tout ce que tu as fait est devenu répulsif,
Si la poussière remplace le vin dans ton soufflet,

Quand l’Orient sera le Nord, quand l’ambre deviendra cuivre,
Quand les chanteurs muets dans la rue te diront de les suivre,
Quand tu vas à cent soixante, et c’est dans un mur que ta route s’achève
Tout ça n’aura plus d’importance - là, où la Lune se lève.

Pour certains, l’eau est un liquide, pour d’autres – un honneur de roi,
Mais chacun ne peut voir que ce qu’il a déjà en soi.
Un bon voleur même au paradis trouvera de quoi dérober,
Quand tu m’as donné ta main, je ne savais pas si j’allais planer ou tomber.

Sans savoir comment t’appeler, je me souvenais de toi avant de naître,
Je crevais de soif dans tes ruisseaux – je ne savais pas comment te connaître,
On t’appelle déesse, mais pour moi tu es une Eve,
Nous sommes déjà attendus là, où la Lune se lève.

top

 

Mon ami médecin

Mon ami médecin ne sait pas ce qui m’arrive,
Mon ami médecin ne sait pas ce qui m’arrive ;
Je t’ai téléphoné pour te parler de mon amour,
C’est mieux quand on est sourd-muet, on l’esquive ;
Mais maintenant mon ami médecin ne sait pas ce qui m’arrive.

Tu peux me lire comme un livre,
Regarde ce qui est à la première page ;
Tu me lis comme un livre,
Ton nom est inscrit à la première page.
Je ne deviendrai pas un saint, même si le Pape
Me dilue dans l’acide des sages.
Mais nous ne faisons qu’un, et tu n’es pas sur la bonne fréquence
Si tu n’entends pas mon message.

Tous contemplent le Soleil, personne ne sait
S’il se lève ou s’il recule.
Moi, je reste sous ton balcon
Et j’attends qu’il s’écroule.
Parfois ton amour est un high-way,
Parfois ton amour est du verglas pour le véhicule,
Mais je ne tournerai pas, je ne tournerai jamais,
Et on verra ce qui en découle…

top

 

Une pauvre feintise de l’amour

Aujourd’hui je suis connecté,
Aujourd’hui c’est un jour où j’ai envie de chanter,
Et si on me dit que maintenant il faut chanter autrement -
Je le sais, mais pourra-t-on m’écarter ?
C’est comme une promenade dans le rêve du matin,
Ou comme en été quand on se languit du printemps.
Je restais tranquille, tenu le joug toute ma vie,
Mais désormais je ne serai jamais dedans.

L’aiguille de l’horloge est aiguisée,
Et chanter selon les notes – c’est un mauvais tour,
Ce n’est pas ce que l’infirmière disait,
Ce n’est qu’une pauvre feintise de l’amour.

Je suis surveillé par mon « moi » sévère
Avec toute sa famille et ses frères ;
A force de trop souvent essayer de me rendre heureux,
J’ai failli de tout foutre en l’air.

Et je m’en fiche du résultat de la bataille,
Ca m’ennuie de vivre sous les étoiles de mitraille.
Rester sous la charge est dangereux pour la santé,
Je préfère te suivre, où que tu ailles.

top

 

Mauvais sort

Y a-t-il un problème dans ce monde – ou c’est plutôt dans ma tête ?
Le soleil se couvre de taches invisibles, l’herbe – d’une poussière pas très nette,
Ma chance m’a quitté, elle se cache derrière une vitre ou une paroi
Et parfois j’ai l’impression qu’un mauvais sort pèse sur moi.

Je suis allé chez une tsigane pour apprendre d’elle mon destin,
La demander s’il n’est pas dangereux de penser à toi tout le temps.
Elle a jeté ses cartes par terre et caché son visage dans l’effroi
En me disant « Mon brillant, un mauvais sort pèse sur toi ! »

Rien n’a plus de sens, l’amour me fait sombrer dans l’obscurité ;
Plus on s’enfonce dans un voyage astral, plus on dit d’inanités ;
Je voulais juste que l’été fût éternel, mais il arrive un hiver froid :
C’est soit un sort, soit la loi de la nature, qui pèse sur moi.

Les uns disent que ce soir à six heures, c’est la fin du monde ;
Les autres sont dépressifs à la folie ;
Certains tolèrent l’amour seulement parce que jamais elle ne gronde –
Mais tous, ils sont prêts à tuer si l’on ose toucher un peu à leur mélancolie.

Hier, un ange est venu – je l’ai reconnu par le froid de ses ailes –
Je ne suis plus celui qu’il traquait, lui non plus il ne fait plus autant de zèle.
Je lui dit : « On n’est pas ennemis, entre et délecte-toi de la sérénité sous mon toit
Et buvons à la santé de ce pauvre malheureux qui pèse sur moi.

Tu sais, je vis d’un quai à un autre, je me suis envolé et je vole,
Et si tu te sens un peu plus heureuse, c’est mon but, et c’est le seul.
Le vent dans mes voiles, les ailes dans mon dos, merci de me porter sur ma voie !
Une de mes ailes – c’est toi, l’autre – c’est ce collègue qui pèse sur moi.

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Certains se marient (et d’autres – comme ça)

Elle a dit « Salut ! », il l’a longtemps regardée derrière.
Pour elle c’était une nuit, pour lui – trois millénaires
Pendant lesquels sont tombés dans l’oubli une dizaine d’empires florissants,
Mais certains se marient, et d’autres – comme ça.

Avant on vivait dans l’avenir, mais maintenant l’aujourd’hui – c’est hier,
A la place des Rollings sont des hackers, au lieu des Beatles – des users,
Des gangs débarquent dans l’église, alors que les bars abritent les saints.
Mais certains se marient, et d’autres – comme ça.

Les uns ont un cœur qui chante, les autres – un cœur qui s’agite ;
Il essaie d’appuyer sur le « Save », mais elle appuie déjà sur « Delete »,
Et ne demande pas « qui ? », ne demande pas « à quel dessein ? »
Car certains se marient, et d’autres – comme ça.

Merci au Dieu pour le pain qui nous est offert par ses soins,
Mais il y a autre chose dans ce monde, je vous jure, elle n’est pas loin ;
Le soleil s’arrêtera dans le ciel quand elle fera le signe avertissant.
Et certains se marient, et d’autres – comme ça.

top

 

Capitaine Neige Blanche

Où vadrouilles-tu, Capitaine Neige Blanche ?
Sans toi, c’est la paix chez nous, sans toi, tout s’est calmé,
Les oniromanciens te disent plonger dans sommeil,
Mais qui les prend au sérieux, Capitaine Neige Blanche ?

J’errais comme un chien sur les ruines des lieux saints
De la Vallée des Rois jusqu’aux pierres sur la colline,
Et les yeux des stupas blancs, de même que les murs chauds des kremlins,
Me disent : tu es ici, Capitaine Neige Blanche.

Capitaine Neige Blanche, Capitaine Feu Brûlant,
Sans toi je ne chante pas, et l’amour est une épreuve,
Comme un temple inondé au milieu d’un fleuve
Je suis poussé à la limite, Capitaine Neige Blanche.

Un bruissement dans la nuit, ou une clameur du néant,
Ou est-ce juste un salut de ce qui est dans ma poitrine ?
Tu plaisantes sans arrêt, mais trêve des plaisanteries !
Sans toi je serais foutu, Capitaine Neige Blanche.

Ca fait un siècle qu’on se connaît, pas besoin de trop de mots.
Viens dans mes rêves, au moins, ou clignote d’une étoile,
A deux, ce sera plus facile, en ce temps anormal…
C’est tout. J’attends. Réception, Capitaine Neige Blanche.

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Sur le chemin de Damas

L’apôtre Théodore était un balayeur dans le Jardin d’Eté en hiver,
Une jeune fille en longue cape lui a dit « Viens avec moi, mon cher »,
Quatorze jours ils marchaient par la mer et à leur gauche l’aube remplaçait le gris,
Maintenant ils attendent sont sur le chemin de Damas que reprennes tes esprits.

Sur le fleuve Moskova monte l’étoile du Chien mais tu as du mal à lever tes mirettes,
Dans les ports du Maroc les renégats de l’islam attendent que tu rendes tes dettes,
La région de Smolensk est restée sans cocaïne suite à une temporaire pénurie,
Tu ne vas pas reconnaître les lieux de ton enfance en reprenant tes esprits.

Résurrection du Saint Beatle, vernissage des idoles d’antan,
Tu enfonces un mur en criant « She loves you », mais qui comprend le Latin ?
Les chansons des hommes blancs résonnent encore comme des corbeaux qui crient,
Tu auras besoin d’un traducteur quand tu reprendras tes esprits.

Quatorze donzelles par rangée elles poursuivent la farandole,
Et tu n’es pas au courant que si tu peux les voir, ce sont elles qui le veulent,
Pourquoi leur printemps est plus sage que ton septembre, tu veux t’enquérir,
Fais ton enquête car tu risques de rencontrer Saint Pierre avant de reprendre tes esprits.

Sur le chemin de Damas, une quiétude céleste, le temps sera démoli,
Et tout ce que tu cherchais, tout ce que tu voulais ressemble ici à un délire,
On entend le son de cette trompette lointaine qui t’avait tant meurtri,
Je t’ai tout dit. Au revoir, à quand tu auras repris tes esprits.

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4D (Последний День Августа)

Последний день августа
Над городом пахнет грозой
Асфальт становится еще чернее когда он
Перечеркнут тормозной полосой
Утром алмазы станут битым стеклом
Утром ее кровь станет росой
Кому то снятся необъезженные кони
Кому то снится полистирол и зола
Кто то любит жить, кто то любит красть
Объедки с чужого стола
Она тратила больше, чем вам может присниться
Она все отдала

Последний день августа
Это лето прожито не зря
Химеры с Нотр Дама будут первыми
Кто увидит, как над городом пылает заря
Отныне ее кровь будет чистой росой
На белых цветах первого дня сентября

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