Deti Dekabria (Les enfants de décembre)

BG – guitare, vocal;
V.Gakkel – violoncelle, vocal;
A.Kussul - violon;
A.Titov - basse;
P.Troschenkov - batterie;
S.Kurekhin - korg;
A.Lyapin – guitare (4, 9);
A.Romanov – tin whistle (10, 6);
M.Vasilev - percussion;
M.Chernov – saxophone (9);

Crie et seconde voix (4) – P.Troschenkov;
Flûtes et chœur (2) – Le Don du Ciel;
Poésie russe populaire (9) – A.Tropillo

Cet album a été enregistré dans le studio d’ A.Tropillo.

Les phonogrammes de la collection privée d’E.Gapeev ont été utilisées dans cet enregistrement.

© BG 1985
© Studio Soyuz, 2002
(p) Antrop 1985

La maison Triarii a sorti cet album en 1994 sans bonus-tracks et avec son propre design.

 

1. Soif
2. Rêves de quelque chose plus grand
3a. Cad Goddeau
3b. Cad Goddeau
4. Danses au seuil du printemps
5. Elle sait bouger
6. Campagne
7. Je suis un serpent
8. Sans titre
9. Chanson sous-marine
10. 212-85-06
11. Enfants de décembre
12. Les cons (bonus-track)

 

Soif

Je me réveille, j’ai peur d’ouvrir les paupières.
Je demande « Qui est là, qui est là ? »
Ils me répondent, mais je ne distingue pas les paroles.
Tous les horloges vont de côté – c’est une nouvelle époque.

Trompettes, j’entends des trompettes… qui est-ce qui nous appelle ?
Je viens de m’installer - déjà, il n’y a plus de place.
Même quand je dis « non », c’est un réflexe conditionnel,
Je crois qu’il est trop tard, qu’il est trop tard…

Tu peux t’interroger :
« Ma jolie nouvelle maison, où est-elle ? »
Tu peux citer Brian Eno et David Byrne,
Mais chaque logement communautaire
Possède son propre cirque,
Le bruit des bottes dans un couloir totalement vide.
Et tu les menais de plus en plus loin,
Mais plus on s’enfonce, mieux c’est pour tirer dans le dos.
Et tu rentrais chez toi, le cœur plein d’amour,
Et nous le brisions ensemble,
Chaque dernière fois - ensemble.

Nos mains sont habituées au plastique,
Nos mains ont peur des matières précieuses ;
Mais qui a dit qu’on ne peut pas se purifier ?
Qui a dit qu’on ne peut pas se purifier ?

Les yeux fermés, je prie l’eau :
« L’eau, purifie-nous encore une fois » ;
Les yeux fermés, je prie l’eau :
« L’eau, purifie-nous encore une fois » ;
Les yeux fermés, je prie l’eau : « L’eau, purifie-nous… » ;

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Rêves de quelque chose plus grand

Par un matin de février, je partirai trop tôt.
La soirée d’hier me revient en flou.
A quoi ça sert, enfin, d’y réfléchir?
Quelqu’un viendra pour tout me raconter.
Poignée de perles dans les mains –
Le chemin que je laisserai rester un mystère.
Et je te remercie pour ce don -
Savoir dormir et voir des rêves,
Les rêves de quelque chose plus grand…

Quand il sera l’heure des apologies,
Que te dirai-je ?
Que je ne voyais pas de sens à faire du mal,
Et que je n’avais pas de chances pour faire mieux…
Apparemment, quelque chose nous échappe
Et je ne sais pas comment je pourrais le décrire.
Dans cette maison chaque miroir est en argile
Pour que, le matin, on ne voie pas dans les yeux
Les rêves de quelque chose plus grand…

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Cad Goddeau
(Cad Goddeau - «Bataille des Arbres » dans la mythologie celte selon Taliesin)

J’étais le vent qui brille, j’étais la flèche qui vole,
Marchant sur les traces de renne, entouré des grands arbres.
Souviens-toi : sauf les sept, personne n’est sortie de la demeure
De celle qui apporte la pluie.

Les branches du chêne nous protègent, le noyer sera notre juge.
Le sang du roseau sur le sable - un impénétrable mystère.
Qui se rappelle de nous ? Lui qui vient en silence
Et celle qui apporte la pluie.

« Le silence seul permet le verbe
Et les ténèbres – la lumière,
Comme la mort jaillit de la vie,
Étincelant est le vol du faucon
Dans le désert des cieux. »
Je connais le nom de l’étoile,
Je deviendrai la réponse
De celle qui apporte la pluie

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Cad Goddeau

J’étais un vent rayonnant, j’étais un vol d’une flèche,
Je suivais la trace d’un cerf au milieu de grands arbres.
Souviens-toi que, mis à part les sept, personne quitta la demeure
De celle qui apporte la pluie.

Les branches du chêne nous protègent, le noyer sera notre juge.
Le sang du roseau sur le sable — c’est une grande énigme.
Qui se souvient de nous ? Celui qui arrive en silence
Et celle qui apporte la pluie.

La lumière – seulement dans les ténèbres,
Le mot – seulement dans le silence.
Regarde scintiller les ailes
De l’autour dans le ciel clair.
Je connais le nom de l’étoile ;
Je deviendrai le mot de la réponse
De celle qui apporte la pluie.

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Danses au seuil du printemps

Cet après-midi je regardais du toit,
Cette nuit je vais mettre au feu des lettres.
Pierres dans mes mains,
Pierres qui tiennent le monde,
Ce n’est pas la même chose.
Je pourrais chanter une épopée,
Mais pourquoi se priver du camouflage ?
Je pourrais prendre des pinceaux et une toile,
Mais qu’est-ce qui en sera changé ?
Je pourrais faire un pas en arrière,
Je pourrais faire un pas en arrière,
Mais ce n’est pas ce qu’il me faut,
Ce n’est pas ce qu’il me faut -
Ce ne sont que nos danses au seuil du printemps,
Ce ne sont que nos danses au seuil du printemps.

Je vois ton rivage, mais qu’est-ce qui brille dans les ronces ?
J’ai vu ce genre de choses dans un film en vidéo.
Je connais ta voix mieux que la mienne,
Mais je veux savoir qui est-ce qui me parle ?
Je pourrais m’en sortir intacte,
Mais ce n’est pas dans l’étique du cirque.
Je pourrais m’en sortir intacte,
Mais ce n’est pas dans mon caractère.
Je pourrais avouer mon amour,
Je pourrais t’avouer à toi mon amour,
Mais est-ce que tu le désires ?
Et qu’est-ce qui en sera changé ?
Ce ne sont que nos danses au seuil du printemps,
Ce ne sont que nos danses au seuil du printemps.

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Elle sait bouger

Elle sait bouger,
Elle sait bouger son être
Totalement –
Elle s’y connaît totalement.
Maman, que va-t-on pouvoir faire
Quand elle se sera bougée ?

Soie vermeille, rêves préludes,
Branches de saule, phases de lune
Totalement –
Elle s’y connaît totalement.
Maman, que va-t-on pouvoir faire
Quand elle se sera bougée ?

Nature timide, suprême position,
Chantier triomphal, nouvelle tradition –
Totalement –
Elle s’y connaît totalement.
Maman, que va-t-on pouvoir faire
Quand elle se sera bougée ?

Elle sait bouger,
Elle sait bouger son être
Totalement –
Elle s’y connaît totalement.
Maman, que va-t-on pouvoir faire
Quand elle se sera bougée ?

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Campagne

Je pars à la campagne pour être plus près de la terre ;
Je découvre des plantes et des herbes avec leurs qualités.
Je jette dans la flamme du thym tout fragrant.
Je sais que j’ai raison, voyant la fumée monter.

Je cherche la racine de l’angélique - apporte-moi la joie !
Branches de bouleau, va-t-en, le démon, fuis !
Si le crépuscule descend et m’empêche de lire pour toi,
J’ouvre la porte et je laisse entrer la nuit.
Qui est en train de me parler ?
Qui est en train de me parler ici ?

Bon chance à ceux qui cherchent, bon courage à ceux qui dorment.
Treize jours à l’encontre de la pleine lune qui se lève.
Je croyais rêver de tout cela,
Alors, je vous salue, les rêves ;
J’ai l’impression de savoir pourquoi vous êtes venus chez moi.
Je pars à la campagne pour être plus près de la terre…

top

 

Je suis un serpent

Je vois ton sourire.
Je suppose que c’est de l’eau que tu désires.
Et moi, j’observe.
Je n’ai envie de rien dire.
Je suis un serpent,
Je garde ma sérénité.
Viens t’asseoir plus près, tu vas
Me connaître en vérité.

Je connais la chaleur de la pierre,
Je connais la couleur et le parfum.
Mais quand je vois des oiseaux s’envoler,
Je les accompagne du regard longtemps.
Je suis un serpent,
Je garde ma sérénité.
Viens t’asseoir plus près, tu vas
Me connaître en vérité.

Parfois je les chasse d’ici,
Parfois je chante pour eux.
Parfois j’ai envie de me cacher dans un coin
Et mourir en restant silencieux.
Mais je suis un serpent,
Je garde ma sérénité.
Viens t’asseoir plus près, tu vas
Me connaître en vérité.

Je vois ton sourire,
Dois-je croire que tu veux une réponse ?
Donne-moi tes mains, tu verras
Un arbre vivant se réduire en cendres ;
Je suis un serpent,
Je garde ma sérénité.
Jette un regard sur tes mains - maintenant,
Tu m’as connu en vérité.

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Sans titre

Quand j’aurai achevé tout ce qui concerne cette agitation ridicule,
Quand j’aurai fini mon verre pour le jeter par la fenêtre,
J’enverrai tout ce qui m’appartenait dans un de ces petits musées,
Et je rentrerai à ma maison au sommet d’un tertre.

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Chanson sous-marine
(composition instrumentale)

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212-85-06

Si, au moins, je savais, qu’est-ce que l’électricité,
Je pourrais faire un pas pour sortir de chez moi,
Entrer dans une cabine et composer ton numéro
Et entendre ta voix, ta voix, ta voix…
Mais j’ignore comment le signal se transmet,
Je ne sais pas comment le téléphone fonctionne,
Je ne connais pas celui qui a installé le câble,
Alors il y a peu de chances que je t’entendrai, t’entendrai, t’entendrai…
2-12-85-06
2-12-85-06
2-12-85-06 – c’est ton numéro, numéro, numéro…

- Qu’est-ce que c’est, Barrymore ?
- C’est du dub, sir.

J’étais battu et tabassé près du chemin dans les bosquets,
Et j’ai dix-sept fissures dans ma boîte crânienne craquée.
Hélas, cette créature ne sera pas longtemps de ce monde,
Cette créature ne sera pas longtemps de ce monde,
Demande à celui qui sur la selle blanche monte,
Cette créature ne sera pas longtemps de ce monde…
Voilà une femme qui dans les transports fait sa ronde,
Voilà une femme qui chevauche un bouc immonde,
Voilà une femme qui nous regarde de la vitre blonde,
Cette créature ne sera pas longtemps de ce monde…

Dans ce monde, y a sept ; dans ce monde, il y a trois,
Il y a des gens qui cachent un capitaine en soi,
Il y a des gens qui marchent sur des jambes en chrysolithe,
Il y en a qui ont Bruce Lee entre les jambes, ma foi,
Il y a des gens chez lesquels on se vouvoie même le dimanche,
Il y a des gens qui ont cent quatre têtes, en revanche,
Il y a de jeunes filles mystérieuses avec des yeux magnétisants,
Il y a de très grands passagers dits de l’herbe orange,
Il y a des gens qui croquent dans l’alliage du cobalt,
Il y a des gens qui ont une vingtaine de poules – halte,
Il y a des gens du type « vivant », il y a des gens du type « défunt »,
Mais pas un seul ne connaît le numéro qui serait le tien…
Du type
2-12-85-0a
2-12-85-0b
2-12-85-0c
2-12-85-0d
2-12-85-0e
2-12-85-0f
2-12-85-0g
2-12-85-0h
2-12-85-0i
2-12-85-06 – c’est ton numéro, numéro, numéro…

top

 

Enfants de décembre

Bonjour, ça fait longtemps que je n’ai pas été près de toi,
Mais ce qui retient les enfants de décembre ensemble
M’oblige à laisser de côté tout ce que je sais,
Et jamais je ne pourrai partir, jusqu’à ce que…
Mais si tu veux écouter, je veux chanter pour toi,
Et si tu veux boire, je deviendrai de l’eau pour toi.

top

 

Козлы

Стоя по стойке "смирно",
Танцуя в душе брейк-дэнс,
Мечтая, что ты генерал,
Мечтая, что ты экстрасенс,
Зная, что ты воплощение
Вековечной мечты;
Весь мир - это декорация,
И тут появляешься ты;

Козлы; Козлы...
Мои слова не особенно вежливы,
Но и не слишком злы,
Я констатирую факт:
Козлы!

В кружке "Унылые руки"
Все говорят, как есть,
Но кому от этого радость,
Кому от этого честь?
Чем более ты скажешь,
Тем более ты в цене;
В работе мы, как в проруби,
В постели мы, как на войне;

Козлы; Козлы...
Увязшие в собственной правоте,
Завязанные в узлы.
Я тоже такой, только хуже
И я говорю, что я знаю: козлы.

Пока я не стал клевером,
Пока ты не стала строкой,
Наши тела - меч,
В наших душах покой.
Наше дыхание свято,
Мы движемся, всех любя,
Но дай нам немного силы, Господи -
Мы все подомнем под себя.

Козлы; Козлы...
Мои слова не слишком добры,
Но и не слишком злы.
Мне просто печально, что мы могли бы быть люди...


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